Réactions sur l'interview de Sarko sur TF1

Publié le par citoyen 52

INTERVIEW DE NICOLAS SARKOZY
Les réactions
NOUVELOBS.COM | 21.09.2007 | 14:27
Voici les principales réactions des hommes politiques, syndicats et associations à l'interview de Nicolas Sarkozy jeudi 20 septembre, au journal télévisé de TF1 et France 2 :

Réactions générales


Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts : "Le président Sarkozy est de nouveau apparu avec l’insolence pateline de celui qui jour après jour demande des efforts aux plus fragiles pour exonérer d’impôts et de leurs responsabilités sociales la frange la plus aisée des Français". Le chef de l'Etat "continue avec cynisme et démagogie de confondre démocratie et communication".
Elle décrit la France de Nicolas Sarkozy comme "celle des quotas, des réflexes, des chiffres truqués, de l’ennemi intérieur et de la peur de l’extérieur : une insécurité sociale organisée pour faire taire la différence".
Le président "est l’otage des intérêts qu’il défend mesure après mesure : ceux de ses amis des grandes entreprises et des lobbies".

Stéphane Le Foll
, député européen PS et proche François Hollande: "Après cette émission longue et venant après toute une semaine médiatique, Nicolas Sarkozy a clairement affiché son projet". "Il a dit aux Français: vous allez devoir vous débrouiller seuls". (Déclarations à l'AFP, jeudi 20 septembre)

Patrick Devedjian
, secrétaire général délégué de l'UMP: "Après des années de renoncement et d'impuissance publique, Nicolas Sarkozy a redonné aux Français les raisons de croire en eux-mêmes et en l'avenir".
"C'est un président de la République franc, direct, clair, au fait des préoccupations des Français, qui s'est exprimé ce soir". "L'UMP partage sa soif de modernité et de changement" et "sera en première ligne pour porter le formidable mouvement de réformes". (Communiqué, jeudi 20 septembre)

La LCR: Nicolas Sarkozy "s'est livré à un grand numéro de charme et de démagogie". "Pour autant, aucun artifice ne peu masquer l'évidence : toutes les mesures qu'il a annoncées visent à promouvoir les intérêts et les exigences du patronat et des plus riches, au détriment des salariés et des couches populaires. (...) L'heure est à construire la mobilisation sociale la plus large et la riposte politique la plus déterminée". (Communiqué, jeudi 20 septembre)

Le PCF: Nicolas Sarkozy cherche à "anesthésier l'opinion publique pour mieux imposer à marche forcée son entreprise de démolition des garanties fondamentales du droit du travail et de la protection sociale".
"L'activisme médiatique du président Sarkozy commence à atteindre ses limites", "son heure d'explication aux journaux télévisés de TF1 et France2" avait été "assez laborieuse, pour vanter les "mérites" de l'équipe gouvernementale". (Communiqué, jeudi 20 septembre)


Sur l'immigration


Benoît Hamon, eurodéputé PS: "Il y a une vraie stratégie de bouc émissaire". "Les immigrés seraient responsables en grande partie des déficits sociaux et du manque de cohésion de la société".
Ce qu'il y de "choquant" dans les propos du chef de l'Etat, c'est qu'"il rouvre le débat: il y a une logique de saturation", il veut que "le débat sur l'immigration ne s'éteigne jamais".
"La logique de Nicolas Sarkozy est de favoriser l'immigration des étrangers diplômés". Or "pour que les pays en voie de développement puissent se développer, il ne faut pas piller toute leur intelligence, c'est-à-dire leurs diplômés". (Déclarations à la presse, vendredi 21 septembre)

Geneviève Sevrin
, présidente d'Amnesty international France: "un vent mauvais souffle en France". Le président de la République "affirme la nécessité de mettre en place des quotas pour trier le bon grain de l'ivraie, identifier les bons immigrants ou réfugiés, ceux qui méritent d'arriver en France et ceux qui ne le méritent pas".
"Cela renforce notre inquiétude", ajoute-t-elle, s'inquiétant d'une "stigmatisation de l'étranger". "On voit apparaître d'un côté le bon modèle d'une famille de souche et, de l'autre, tout ce qui vient de l'étranger qui est potentiellement porteur de mauvais germes, d'inquiétudes". Elle déplore l'existence de "parallèles avec des événements passés de notre histoire qui stigmatisent aussi l'étranger, comme certains comportements pendant la guerre, qui ne sont pas de nature à nous rassurer". "On oublie qu'il s'agit d'êtres humains, des hommes, des femmes, des enfants qui, pour certains, vivent des situations catastrophiques dans leurs pays" ou "ont fait la traversée en bateau, sachant qu'ils risquaient leur vie".
"A tout le moins, ces gens méritent qu'on étudie leur dossier avec équité. Et si la décision est le retour au pays d'origine (...) qu'on ne se contente pas de renvoyer des charters mais qu'on travaille avec les pays d'origine à la mise en place de conditions de travail, d'éducation, d'accès à l'emploi et de démocratie". (Déclarations à l'AFP, vendredi 21 septembre)

François Hollande
, Premier secrétaire du PS, s'est interrogé sur "l'incroyable" méthode du gouvernement.
"Le Parlement est en ce moment même en train de discuter d'un projet de loi sur l'immigration, le 4ème en quatre ans. Et là on nous fait encore une annonce qu'il va y avoir un projet de loi (...) Nous n'avons même pas encore écrit la dernière loi sur le sujet qu'il faudrait déjà en préparer une autre". "Ou cette politique des quotas a un sens, et on en parle tout de suite, ou elle est simplement dans un effet d'annonce et alors il y a quelque mystification".
Il s'est dit prêt à "regarder" l'idée d'instaurer un quota d'immigrants, mais "pas simplement en faisant voter un texte pour fixer à la personne près les mouvements qui vont être autorisés". "Il faut traiter les problèmes avec les pays d'origine et ne pas annoncer des chiffres qui n'ont aucun sens". Selon lui, "le vrai problème" est l'immigration clandestine.
"Méthode détestable et objectifs irréalistes", a-t-il conclu. (France Info, vendredi 21 septembre)

Pierre Henry, président de France terre d'Asile (FTA): "Selon les spécialistes, les quotas n'ont jamais fonctionné dans les pays qui ont souhaité les appliquer: dans les professions les plus qualifiées, on n'atteint jamais les quotas par contre on les dépasse dans les professions ouvrières".
"Cela signifie-t-il que Nicolas Sarkozy veut donner des orientations nouvelles à son gouvernement pour la régularisation de personnes en situation irrégulière et qui travaillent dans des secteurs sous tension comme dans le bâtiment, l'hôtellerie, la restauration, l'aide à la personne, la sécurité et comme le laisse entendre l'amendement voté à l'Assemblée sur cette question ?" (Déclarations à l'AFP, jeudi 20 septembre)

Richard Moyon, porte-parole de Réseau Education sans frontières (RESF): "Le président est dans le prolongement du candidat: l'utilisation du terme de quotas est scandaleux parce qu'il s'agit de vies humaines pas de cheptels ou de mètre cubes de béton ou d'acier !".
"Le rééquilibrage entre immigration de travail et familiale est une pirouette démagogique car les immigrés sans papiers travaillent évidemment: la preuve est que les services de police vont les chercher sur les chantiers et dans les ateliers !".
"Finalement, l'ensemble de ces mesures (loi Hortefeux et discours du président) ne peuvent qu'aboutir à des drames comme celui qu'on a connu aujourd'hui avec la défenestration d'une Chinoise en situation irrégulière: on se demande si le ministre de l'Immigration ne souhaite pas gagner en plus de tous ses autres titre celui de "ministre de la défenestration" ". (Déclarations à l'AFP, jeudi 20 septembre)

Mouloud Aounit, président du MRAP: "Une fois de plus, on a la confirmation d'une ligne politique portée sur une logique égoïste, utilitariste et unilatérale".
"Nous sommes dans une logique d'immigration jetable et corvéable, c'est une conception qui prolonge sous une forme moderne le colonialisme: on va ni plus ni moins faire son marché sans se soucier d'une logique qui prendrait en compte le co-développement et les intérêts bilatéraux".
"L'histoire même de l'immigration montre que les regroupements familiaux se sont toujours transformés en immigration économique: les femmes ou les enfants travailleront à un moment donné dans le pays d'accueil !". Il a qualifié la "dichotomie" entre les deux formes d'immigration "d'argument qui participe à la pollution mentale et déplace les problèmes".
De plus, l'immigration choisie de travail "va participer à organiser sur le territoire français une concurrence entre les immigrés, plus facilement corvéables, et les travailleurs français d'un même secteur !". (Déclarations à l'AFP, jeudi 20 septembre)

Dominique Sopo
, président de SOS Racisme: "Lorsque Nicolas Sarkozy prétend rééquilibrer immigration familiale et l'économique, il faut rappeler quelques réalités: aujourd'hui, ce n'est pas qu'il y a trop d'immigration familiale, c'est qu'il n'y a plus d'immigration économique car les vannes ont été fermées depuis la crise de la fin des années 70!".
"L'illusion selon laquelle on peut faire venir des personnes pour des motifs économiques indépendamment de regroupement familial va à l'encontre de toutes les expériences menées dans d'autres pays, notamment ceux cités en exemple à savoir le Canada", a-t-il précisé.
"Et comment va-t-on décemment mettre un quota au regroupement familial quand il existe un droit à vivre en famille ?". Il s'est aussi inquiété de l'asile se demandant si des "quotas seront aussi érigés", et a rappelé que "l'immigration actuelle en France est déjà choisie dans la mesure où les lois régissant le regroupement familial sont des lois de la République". (Déclarations à l'AFP, jeudi 20 septembre)


Sur le pouvoir d'achat et la croissance


Benoît Hamon, eurodéputé PS: "Il y a une vraie stratégie de bouc émissaire". "Le modèle social français serait responsable des difficultés de croissance de France" et "non pas les choix de politique économique". "En matière de réforme du modèle social, depuis la Libération on n'avait jamais vu une telle régression". (Déclarations à la presse, vendredi 21 septembre)

François Hollande
, Premier secrétaire du PS: "Il faudra que cette majorité et Nicolas Sarkozy rendent des comptes dès 2007 sur l'ampleur des déficits, la faiblesse de la croissance et surtout l'absence d'augmentation du pouvoir d'achat". Or le candidat UMP avait "fait toute sa campagne sur le thème du pouvoir d'achat".
"Sur la croissance, il dit "2007, ce n'est pas moi" (...) 2008, ce n'est pas encore lui, peut-être qu'en 2009, il acceptera de rendre des comptes sur les résultats économiques". Nicolas Sarkozy est au pouvoir "depuis cinq ans et cinq mois". (France Info, vendredi 21 septembre)

Stéphane Le Foll
, député européen PS et proche François Hollande: "Les cadeaux fiscaux faits dès le départ, qui coûtent 15 milliards d'euros, et dont ne bénéficie qu'une minorité, ce sont tous les français qui vont les payer". (Déclarations à l'AFP, jeudi 20 septembre)


Sur les régimes spéciaux de retraite

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT: "Nicolas Sarkozy dit "vous devez négocier, mais c'est moi qui vous donne le point d'arrivée et la date de conclusion" c'est ce qu'on appelle un ultimatum".
"L'opération vérité n'a pas encore eu lieu sur les termes du débat. Nous allons donc nous employer à les clarifier, même si nous n'avons pas la possibilité d'être présents au journal de 20 heures sur deux chaînes simultanément". (Ouest France, jeudi 20 septembre, édition du quotidien du vendredi 21)


Sur la fonction publique

Eric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique: "Le président de la République a annoncé des mesures de bon sens sur la fonction publique, qui ne sont pas des mesures stigmatisantes, qui caricaturent, qui sont des mesures qui au contraire sont faites pour valoriser la fonction publique il n'y a pas de raison que cela déclenche des conflits, mais il y a toutes les raisons que cela déclenche des discussions avec les syndicats, et avec les fonctionnaires d'une manière générale sur beaucoup de sujets de fonds".
"Le président a appelé à une évolution du statut" des fonctionnaires, a-t-il dit en rappelant qu'il souhaitait développer la "mobilité". (LCI, vendredi 21 septembre)

Jean-Marc Canon, secrétaire général de l'Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT (UGFF-CGT), premier syndicat dans la fonction publique: Les projets de Nicolas Sarkozy constituent "clairement un plan de régression sociale pour la fonction publique et pour les citoyens: pour la CGT, aujourd'hui, l'heure est clairement à la mobilisation".
"Nous proposerons à nos partenaires syndicaux d'aller vers un rapport de force montant et qu'il y ait un temps fort convergent avec nos camarades cheminots le 18 octobre par une journée de manifestations et de grève". (France Inter, vendredi 21 septembre)

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU: "Nous allons proposer de discuter d'un appel à la grève, sans exclure de se joindre au mouvement du 18 octobre", d'autres dates sont "possibles". (Déclarations à l'AFP, vendredi 21 septembre)


Sur les franchises médicales


Stéphane Le Foll, député européen PS et proche François Hollande: Sur les franchises médicales: "ce sont les malades qui en payant les franchises vont payer Alzheimer et le cancer". Et ce "alors que si on élargit les cotisations, en particulier aux stock-options, ce sont trois milliards d'euros par an qui peuvent être obtenus". "Les franchises, elles, ne rapportent que 800 millions d'euros". (Déclarations à l'AFP, jeudi 20 septembre)


Sur le gouvernement

Benoît Hamon, eurodéputé PS: "En bon père de famille, Nicolas Sarkozy a distribué des câlins, un gros câlin à François Fillon, ce qui veut dire qu'il a dû avoir un gros chagrin avant". (Déclarations à la presse, vendredi 21 septembre)

Publié dans Articles de presse

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