Faut-il encore une nouvelle loi sur la récidive ?

Publié le par citoyen 52

DOSSIER: Suite au drame du petit Enis, Nicolas Sarkozy annonce une nouvelle loi. La dernière en date sur la récidive date du 10 août. Encore une, est-ce bien utile?

L’affaire Evrard, du nom du pédophile présumé qui aurait violé le petit Enis, relance le débat sur la récidive, alors même qu’une loi est parue le 10 août dernier au Journal Officiel. Une loi qui durcit encore les peines pour les récidivistes. Hier, au retour de ses vacances, Nicolas Sarkozy a fait une annonce foudroyante: encore une loi! Pendant la conférence de presse, le président de la République a annoncé deux mesures principales. Premièrement, il n’y aura plus de remise de peine pour les délinquants sexuels: “Je ne comprends pas que lorsqu’on est condamné à 27 ans de prison, on n’en fasse que 18″, lance-il devant les journalistes. Deuxième mesure, nettement plus polémique et qui a déjà entraîné la réaction d’anciens ministres de la Justice, c’est la création d’un collège de psychiatres qui examinerait le détenu à sa sortie de détention, pour déterminer de sa “dangerosité”. Si ce collège le déclare “dangereux” et susceptible de récidiver, il sera alors enfermé dans un hôpital fermé. S’il ne le déclare pas dangereux, il sera libéré. La question: est-ce que ce n’est pas donner trop de pouvoir aux médecins?

Face aux déclarations de Nicolas Sarkozy, le Syndicat de la Magistrature monte au créneau et dénonce l’accumulation de lois contre la récidive et la délinquance. Aux dires de cette organisation, une simple loi ne peut pas résoudre à elle seule, le problème, extrêmement complexe, de la pédophilie et des violence sexuelles. Deuxième conflit entre le président de la République et les juges: le poids des experts, notamment psychiatriques. Pendant l’affaire Outreau, on a reproché au juge d’instruction d’avoir fait confiance aux experts psychiatriques qui affirmaient que les enfants ne mentaient pas lorsqu’ils affirmaient avoir été violés. La suite de l’affaire a démontré le contraire. Emmanuelle Perreux présidente du syndicat de la Magistrature et Juge d’Application des Peines au Tribunal de Perrigueux, dénonce aujourd’hui le manque de cohérence du président de la République, qui au moment de l’affaire Outreau, était ministre de l’Intérieur.

Publié dans Vidéos

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article