Sanctionner le pouvoir parce qu'il méprise les enseignants

Publié le par citoyen 52

« Ayez confiance, je m’occupe de vous », lançait Nicolas Sarkozy aux enseignants, lors de la dernière rentrée des classes. Dans les faits, les personnels de l’Education nationale ont au contraire toutes les raisons de s’inquiéter.

La lettre adressée, en septembre dernier, par le chef de l’Etat aux éducateurs contenait déjà en germe sa vision purement comptable de l’éducation. Si, dans la forme, le ton se voulait rassurant, le fond était plus menaçant : « Dans l’école que j’appelle de mes vœux, où la priorité sera accordée à la qualité sur la quantité, où il y aura moins d’heures de cours, où les moyens seront mieux employés parce que l’autonomie permettra de les gérer davantage selon les besoins, les enseignants, les professeurs seront moins nombreux. » La saignée a déjà commercé. Xavier Darcos, le ministre de l’Education nationale, a ainsi annoncé la suppression de 7000 postes dès la rentrée 2007, en plus des 12 000 annoncées pour 2008. Comment croire raisonnablement que le gouvernement améliorera l’école en opérant de telles coupes claires dans les effectifs ? Nicolas Sarkozy pense sans doute qu’il peut appliquer sa vision de l’entreprise à l’école.

 

Nicolas Sarkozy méprise le système scolaire actuel et encore plus, ceux qui le font. A ce titre, la phrase prononcée lors de son discours de Latran, est particulièrement symptomatique : « Lorsqu’il s’agit de morale, l’instituteur n’approchera jamais le curé ou le pasteur ». Les défenseurs de la laïcité n’ont qu’à bien se tenir ! Dans le même ordre d’idées, sa proposition – oubliée depuis – d’individualiser le devoir de mémoire en confiant à chaque élève de CM2 la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah, est une négation du travail entrepris par les enseignants sur cette question. En matière d’éducation, Nicolas Sarkozy ferait bien de revoir sa copie.

(Hebdo des Socialistes)

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