Royal à Delanoë : "Pas besoin d'aller piocher à la droite son idéologie"

Publié le par citoyen 52

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"On sait ce que cette idéologie recouvre (...) Le libéralisme a déjà fait des dégâts considérables", commente l'ex-candidate à la présidentielle, après que Bertrand Delanoë a défendu le "libéralisme".

Ségolène Royal et Bertrand Delanoë (Sipa)

Ségolène Royal et Bertrand Delanoë (Sipa)

Ségolène Royal a vivement dénoncé mardi 27 mai les propos de Bertrand Delanoë défendant le "libéralisme" politique. "Il n'y a pas besoin d'aller piocher à la droite son idéologie et son vocabulaire", a lancé devant la presse l'ex-candidate du PS à la présidentielle. "On sait ce que cette idéologie recouvre (...) Le libéralisme a déjà fait des dégâts considérables".
"On apprend en même temps que les patrons du CAC 40 ont augmenté leurs revenus de 54% et que l'on s'apprête à supprimer la prime pour l'emploi pour 2,5 millions de salariés petits et moyens (...) Le capitalisme détruit les hommes et les femmes (...) C'est ça, le libéralisme", a déclaré Ségolène Royal.

"Un vrai clivage"

La présidente de Poitou-Charentes dénonce dans cette idéologie "des concepts qui sont à la source même des malheurs et des désordres du monde". "Désolée, je ne partage pas cette façon de parler", a-t-elle ajouté, évoquant "un vrai clivage" et récusant qu'il s'agisse de "postures".
Ségolène Royal ajoute qu'il n'est selon elle "n'est pas exact" de dire que Bertrand Delanoë ne se range pas dans le camp du libéralisme économique. Elle s'est toutefois refusée à une discussion avec les journalistes à partir des propos du maire de Paris.
Tout en exprimant son "respect de ce que dit Bertrand Delanoë", elle a dénoncé "une confusion des valeurs" alors qu'il faut aujourd'hui "une clarification".
"L'enjeu majeur", estime Ségolène Royal, "c'est de montrer en quoi le socialisme du 21e siècle est une idée neuve, moderne et efficace".

Privatisations

Ségolène Royal avait déjà estimé samedi que le libéralisme "est le mot de nos adversaires politiques".
Comme on lui faisait remarquer que dans sa campagne présidentielle, elle avait loué "la liberté d'entreprendre" et "le goût du risque", l'ex-candidate a répondu que c'était "parfaitement cohérent" avec sa critique du libéralisme aujourd'hui.
Interrogée pour savoir si elle remettait en cause les privatisations, des mesures d'inspiration libérale, décidées sous le gouvernement Jospin, auquel elle appartenait, Ségolène Royal n'a pas voulu "revenir sur ces questions".
Quant à savoir si la dénonciation du libéralisme économique est compatible avec l'alliance qu'elle prône avec le MoDem, qui se dit "libéral et social", elle a répliqué : "Je vous le dirai. J'aborderai cette question sans tactique et sans tabou".

Delanoë s'affirme "libéral et socialiste"

Pour sa part, le maire de Paris Bertrand Delanoë déclare dans son livre "De l’audace" (Robert Laffont, 289 pages, 20 euros): "Je suis libéral ET socialiste. (…) Je ne suis pas social-libéral : je n’adhère pas à ce que représente ce courant de pensée. Mais je vous le dis tout net : je ne réfute pas mécaniquement ce vocable, "libéral". Et quand il s’applique à une doctrine politique, au sens global, je crois même qu’un militant socialiste devrait le revendiquer. En revanche, ce qui est inacceptable pour un progressiste, c’est de hisser le "libéralisme" au rang de fondement économique et même sociétal, avec ses corollaires : désengagement de l’État et laisser-faire économique et commercial."

Publié dans Articles de presse

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N
Surtout qu'il s'agissait plutôt d'une question de vocabulaire. Ségolène Royal est pour le libéralisme politique, mais pas économique. Cependant, elle juge que ce terme de "libéralisme" a de trop mauvaises connotations, c'est pour cela qu'elle attaque Bertrand Delanoë utilisant ce vocabulaire.<br /> J'espère que les ennemis de Ségolène comprendront cela. Mais ce n'est pas gagné!<br /> <br /> à bientôt,<br /> Nolwenn
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